Cesser de fumer c’est prendre conscience de ses automatismes et casser les réflexes. Il est donc indispensable d’aider le fumeur, avant même sa diminution ou son arrêt, à prendre conscience des liens entre ses cigarettes et les contextes.
Fumer est souvent, au moins en partie, un acte social. La cigarette peut être vécue comme un facilitateur d’entrée en relation, un moyen de se donner une contenance, d’échanger, d’appartenir au groupe. Fumer dans certains contextes sociaux particuliers peut, comme pour certaines activités citées dans le cas de la dépendance comportementale, induire une réelle dépendance (cf. les fumeurs qui fument quelques cigarettes par jour mais passent à un paquet voire plus lors de sorties).
Il convient avec des publics dits fragilisés de rester attentif à l’aspect social que revêt la cigarette.
D’autant que les professionnels incarnent souvent des figures d’autorité et d’identification importantes voire massives. Il est dès lors nécessaire, non pas que tous les professionnels soient non-fumeurs, mais de laisser ouvert le dialogue autour de ce rapport au professionnel et à son comportement tabagique.
Comment un patient va-t-il pouvoir s’identifier à un professionnel autrement qu’en adoptant ce comportement ? Très souvent, quand le dialogue peut s’ouvrir et que le professionnel peut rassurer un patient, quand il peut lui parler vrai de ses propres difficultés face au tabac, de sa propre ambivalence, l’identification peut alors passer par un autre canal.