Nous vous proposons :
Depuis le 1er janvier 2006, fumer sur le lieu de travail est illicite en Belgique, en référence à l'arrêté royal du 19 janvier 2005. L'article 4 illumine un texte émis sous la signature de Freya Van de Bossche, Ministre de l'emploi : "Tout travailleur a le droit de disposer d'espaces de travail et d'équipements sociaux exempts de fumée de tabac".
L'aide au fumeur n'est pas limitée au sevrage, à l'accompagnement de la désintoxication tabagique : l'aide au fumeur, c'est aussi la sensibilisation d'un public ambivalent ; c'est la mise en projet d'un consommateur qui, du fait de la dépendance, pourrait ajourner - des années durant - son intention d'arrêt ; l'aide au fumeur, c'est aussi la préparation d'un consommateur motivé mais qui parfois, ne croit qu'à peine en ses chances ... Au-delà de l'arrêt, c'est enfin la consolidation de sa démarche, avec la visée d'un mieux-être ou d'un nouvel équilibre : éviter la rechute ; éviter surtout les dérives occasionnées par le sevrage et le stress : coups de blues et boulimie notamment.
Afin de mieux gérer la problématique (abstinence en journée / respect des pauses ou des lieux non-fumeurs) et d'augmenter, chez les fumeurs, la conscience et la motricité nécessaires au changement de comportement, divers outils / stratégies sont disponibles et prometteurs...
Au départ, il faut donner son importance au problème et cesser de jouer les autruches : un rappel du cadre est impératif (règlement, loi) mais pour toucher les publics ambivalents, cela ne suffit pas. Nous proposons par exemple un jeu d'affichettes ainsi qu'un moment de réflexion portant sur l'imagerie publicitaire qui va mettre en lumière le cynisme et les ressorts du succès de l'industrie du tabac. Dans les animations qui lui font suite, la dynamique de groupe est déterminante, où l'expérience utile que vont partager les participants se conjugue à l'expertise du psycho-tabacologue ou du médecin du travail.
L'objectif est essentiellement la mise en projet des personnes accrochées au tabac, dont le comportement se fait problématique... eu égard aux collègues, aux règles ou conventions non moins qu'aux dispositions prises au nom de la sécurité. Quand le travailleur n'est pas désireux d'un arrêt, le professionnel n'est pas là pour accompagner le sevrage (à suivre et gérer de manière autonome en dehors de l'entreprise) : en revanche, il s'agira de modifier, chez le bénéficiaire, le regard et l'attitude à l'égard du tabac, d'étoffer ses moyens concrets, de gérer sa consommation, de se conformer aux normes (avec un recours éventuel aux substituts nicotiniques). Si la dynamique de groupe est toujours déterminante (émulation du groupe et solidarité), le dispositif peut également prévoir des consultations psycho-médicales individuelles.
Enfin, le travailleur est par ailleurs un citoyen sinon donc un patient. Bien des ressources et plus d'un lieu peuvent encourager son rapport au tabac, supporter son projet personnel et son vœu de bien-être. Ainsi considérée, l'aide aux fumeurs est un chantier qui requiert à la fois le crédit, l'attention, la compétence et l'interaction de catégories de professionnels au premier rang desquels figure évidement le médecin généraliste. A ses côtés, le pharmacien, les "coaches" en ligne au numéro vert (0800 111 00) deTabacstop, les intervenants du cadre hospitalier, ceux des Maisons Médicales et, bien sûr, les consultations spécialisées, les fameux CAF : autrement dit, les Centres d'Aide aux Fumeurs.